En Iran, l’ONG Human Rights Activists fait état de 585 morts et 1 326 blessés à la suite des frappes israéliennes. En Israël, les autorités recensent 24 morts et environ 500 blessés causés par les frappes iraniennes. Face à l’escalade du conflit, une question se pose : quelle est aujourd’hui la position de la population israélienne face à ces multiples guerres menées sous la direction de Benyamin Netanyahou ?

Selon une récente enquête, moins de 68 % des personnes interrogées se disent désormais favorables à un accord avec le Hamas pour la libération des otages retenus à Gaza — même si cela implique de mettre fin à une guerre qu’elles soutenaient majoritairement après l’attaque d’octobre 2023. Par ailleurs, 54 % estiment que l’offensive à Gaza se poursuit avant tout pour servir les intérêts politiques de Netanyahou. Dans ce contexte tendu, l’opinion publique israélienne reste susceptible d’évoluer, notamment face à l’ouverture d’un nouveau front contre l’Iran. Revenons un instant sur les caractéristiques géographiques et économiques de cet État au cœur des tensions régionales.

Situé à l’extrémité orientale de la Méditerranée, Israël est un État du Proche-Orient entouré par le Liban au nord, l’Égypte au sud, la Jordanie et la Syrie à l’est, ainsi que par les territoires palestiniens de la Cisjordanie et de Gaza. Son territoire s’étend sur un peu plus de 20 000 km² — soit deux fois moins que la Suisse — et abrite environ 10 millions d’habitants. Environ 75 % de la population est juive, mais le pays compte aussi plus de 20 % d’Arabes israéliens, principalement installés autour d’Acre et à Jérusalem-Est. D’autres minorités, notamment druzes et tcherkesses, y vivent également.

La majorité de la population est concentrée dans la plaine côtière, où se trouvent les grandes villes comme Haïfa (principal port), Netanya, et surtout Tel Aviv-Jaffa, véritable centre économique et technologique du pays. La région de Tel Aviv, avec ses 4,3 millions d’habitants, constitue le cœur de la « Silicon Wadi », un pôle de haute technologie à renommée mondiale. Environ 10 % des Israéliens travaillent dans ce secteur de pointe, aux côtés de la finance, du tourisme et du gaz naturel, qui contribuent fortement à la croissance économique.

Le PIB par habitant s’élève à environ 41 000 euros, un niveau comparable à celui de la France ou du Royaume-Uni. Toutefois, les inégalités restent marquées : près de 20 % des Israéliens vivent sous le seuil de pauvreté, en majorité des Juifs ultra-orthodoxes et des Arabes israéliens. Sur le plan politique, si 70 % des citoyens soutiennent actuellement l’offensive contre l’Iran — dont 83 % parmi les Juifs israéliens et seulement 12 % parmi les citoyens arabes — Netanyahou reste affaibli. Il est visé par des accusations de corruption, de fraude et d’abus de confiance, et certains de ses proches sont soupçonnés d’entretenir des liens avec le Qatar, principal soutien du Hamas.