Dans la nuit de samedi à dimanche, les États-Unis ont lancé une attaque ciblée contre trois sites nucléaires iraniens situés à proximité de Fordo, Natanz et Ispahan. L’opération a mobilisé sept bombardiers furtifs B2, partis du Missouri en direction de l’Iran, qui ont largué quatorze bombes GBU-57. Ces projectiles, capables de pénétrer plusieurs dizaines de mètres de béton et de roche avant d’exploser, visent à neutraliser les infrastructures souterraines.
Donald Trump, qui s’était engagé durant sa campagne à résoudre les conflits sans recourir à de nouvelles guerres, renoue ainsi avec une tradition d’interventionnisme militaire américain au Moyen-Orient. Cette action vise à soutenir Israël, allié stratégique des États-Unis, dans sa volonté d’empêcher l’Iran de finaliser son programme nucléaire militaire. Téhéran, perçu comme une menace pour Israël depuis l’avènement de la République islamique en 1979, a répliqué verbalement par l’intermédiaire d’Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême Ali Khamenei, affirmant : « Il n’y a plus de place pour l’Amérique ou ses bases dans cette région. »
Dans ce contexte, il convient de s’intéresser à la géopolitique du Golfe arabo-persique et à l’empreinte militaire américaine dans la région. Ce Golfe, situé entre la péninsule Arabique et l’Iran, est bordé par huit pays : l’Iran, l’Irak, le Koweït, l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar, les Émirats arabes unis et Oman. Il représente un espace stratégique majeur : ses rives et ses fonds marins abritent d’immenses réserves d’hydrocarbures. Le Golfe produit environ un tiers du pétrole mondial, possède plus de la moitié des réserves connues, fournit 17 % du gaz de la planète et détient 40 % des réserves mondiales de gaz.
Le détroit d’Ormuz, large de seulement 45 km, sépare la péninsule omanaise de Musandam de l’Iran. Ce passage stratégique relie le Golfe arabo-persique à l’océan Indien et constitue un point de transit essentiel pour les exportations énergétiques mondiales.
Depuis 1945, les États-Unis maintiennent une présence militaire importante dans la région, avec environ 40 000 soldats déployés en 2025. À Bahreïn, ils disposent de la Cinquième flotte et du quartier général des forces navales centrales. En Irak, malgré la proximité du gouvernement avec l’Iran, les bases américaines d’Al-Asad et d’Erbil hébergent quelque 2 500 militaires dans le cadre de la lutte contre Daesh. Le Koweït accueille plusieurs installations stratégiques, telles que le camp Arifjan et la base aérienne Ali Al Salem. Au Qatar, la base aérienne d’Al-Udeid constitue un point névralgique des opérations américaines. En Syrie, les États-Unis conservent également une présence militaire au nom de la lutte contre l’État islamique. Enfin, aux Émirats arabes unis, la base aérienne d’Al-Dhafra est un autre poste avancé américain, situé non loin d’une base aérienne française.