Dans un contexte de révolte sociale contre son pouvoir, le chef de l’Etat sri
lankais a fait le choix de la force contre ses protestataires. En ordonnant, le 11
mai 2022, aux forces de sécurité de tirer à balles réelles sur les manifestants, le
président Rajapaksa a résolument fait basculer son pouvoir dans la violence,
en avançant l’argument du risque de « l’anarchie » pour justifier sa décision.
Les rues de la capitale du pays Colombo sont régulièrement patrouillées par
les forces de défense et de sécurité avec du matériel blindé et d’intervention
spéciale. Avec un couvre-feu sur tout l’étendue du territoire, le président
Gotabaya Rajapaksa manœuvre à travers la violence pour conserver son
pouvoir, depuis de nombreux mois.
Les manifestations sont devenues régulières passant de leur mode d’expression
pacifique à des affrontements violents impliquant les partisans du président.
Dans ce contexte, la crise économique et financière ambiante dans le pays
est mise sur le compte de l’opposition. C’est la combinaison entre la crise
économique et l’usure du pouvoir politique qui a été à l’origine du mouvement
insurrectionnel, causant un désordre social généralisé, avec la destruction des
biens, des dizaines de morts et des centaines de blessés. Malgré la démission
de son frère Mahinda du poste de premier ministre, chef de gouvernement, et
la dissolution du gouvernement, le président semblait impassible face aux
revendications. Ainsi, il a annoncé son renoncement à certaines prérogatives
de pouvoir comme :
Bien plus, l’économie du pays s’effondre progressivement, au profit des
avantages de la famille Rajapaksa, présentée par les manifestants comme
étant la source principale des misères du Sri Lanka. L’effondrement de
l’économie du pays se caractérise par :
Malgré les méthodes brutales, les manifestants ont exigé le départ du clan du
président Gotabaya Rajapaksa des affaires de l’Etat, accusé de corruption
généralisée et de crimes politiques. Ce qui décrédibilise le clan présidentiel de
tout statut de protecteur de la majorité bouddhiste cinghalaise.
Dans ce contexte d’instabilité politique et de militarisation de l’ordre
sécuritaire, des appels à une stabilisation pacifique du pays ont été émis par les
chancelleries occidentales, le Saint-Siège et les organisations de la société
civile, dans la stricte garantie des droits fondamentaux et des libertés civiles.