La menace terroriste des katibas aux portes du Ghana
Domains: Stratégie Défense
Regions: Afrique de l’Ouest
Nations: Ghana

Avec la montée de la menace terroriste au sahel, le ghana est plus que jamais en passe de devenir un terrain favorable pour les groupes djihadistes. Déjà présents en côte d’ivoire et au togo, les katibas du sahel constituent désormais des menaces sérieuses pour le ghana, annonçant ainsi la fin de l’inviolabilité du territoire ghanéen. En effet, le rapprochement de la menace des groupes terroristes sahéliens aux frontières du ghana marque une rupture sécuritaire à venir. Cette poussée ou propagation de la menace terroriste est favorisée par la porosité des frontières allant de la région burkinabée des cascades jusqu’au nord du ghana, faisant de cette région une zone de idéale pour les groupes armés opérant dans les espaces transfrontaliers, en passant par le nord de la côte d’ivoire.

Face à cette situation sécuritaire inquiétante, les dirigeants ghanéens sensibilisent les populations sur le fait que les djihadistes ont déjà un pied au ghana et qu’ils s’implantent progressivement. A cet effet, le ministère de la sécurité nationale a initié la campagne de sensibilisation nationale « see something, say somthing » traduit en français par « si tu vois quelque chose, dis- le », avec pour d’inciter les citoyens à dénoncer toute activité suspecte auprès des services de sécurité. Une campagne qui intervient dans un contexte où le pays connait des colères sociales suscitant des mobilisations populaires dans les grandes villes et les réseaux sociaux, sans réponse favorable de la part du gouvernement. Bien que souvent présenté comme un modèle économique, au regard de sa croissance économique et de la forte hausse de son produit intérieur depuis 2010, le ghana connait une croissance des millionnaires en dollars et une stagnation du nombre des pauvres, avec seulement 1.4% de la richesse nationale consacré à la protection sociale.

Par ailleurs, il persiste un sentiment de méfiance vis-à-vis des institutions étatiques, de la classe politique dite corrompue et des forces de sécurité, ayant commis impunément des exactions et des violations des droits de l’homme, à l’encontre des manifestants et des journalistes, autour du mouvement « fixthecountry ». Or, les groupes djihadistes exploitent les failles sociales issues des couches sociales pauvres et marginalisés, en leur apportant des infrastructures et des services sociaux de base, dont l’etat manque defournir. Au regard de cette situation alarmante, le ghana a entrepris des réformes de son administration et de son dispositif de défense et de sécurité. Ainsi, les dirigeants ghanéens ont procédé à :

  • un redécoupage administratif ;

  • un maillage plus serré du territoire ;

  • un redéploiement dans les zones frontalières du nord des nouvelles unités de contreterrorisme.

Au niveau sous-régional, les dirigeants ghanéens ont mis en œuvre « l’initiative d’accra », regroupant à ce jour sept (07) notamment le ghana, la côte d’ivoire, le togo, le bénin, le mali, le niger et le burkina faso. En plus, longtemps hésitant à contribuer aux efforts régionaux militaires de lutte contre le terrorisme en afrique de l’ouest, le ghana semble désormais déterminé à s’engager militairement, aux côtés de ses alliés, dans les théâtres de conflit au burkina faso, mali et au niger.

Partager :