L’armée américaine a annoncé, le lundi 30 août 2021, avoir achevé son retrait d’Afghanistan, à l’issue de la plus longue guerre de l’histoire des États-Unis. Les Talibans qui reviennent au pouvoir, vingt ans après qu’ils y aient été enlevés par les américains, ont salué un « moment historique », tandis que les États-Unis ont indiqué qu’ils « travailleront » avec les islamistes s’ils tiennent leurs engagements.
Ce départ brusque des troupes américaines suscite aujourd’hui des interrogations quand l’on sait que l’objectif majeur de la présence américaine était de remodeler ce pays devenu selon l’administration américaine la base arrière des « forces du mal » protégées par le régime taliban au pouvoir en Afghanistan. Alors ce départ sonne t-il le glas d’une mission parfaitement achevée ou alors est-ce un aveu d’échec ?
En effet, critiqué de toutes part, et notamment par son prédécesseur Donald Trump, pour ce retrait soudain des troupes américaines, le Président américain Joe Biden, , affirmait alors qu’il était temps de mettre un terme à cette guerre », qualifiant sa décision de « bonne », de « sage » et de « meilleure » pour l’Amérique.
Cependant, des mois après des voix s’élèvent, en particulier celles de hauts responsables de l’armée américaine, qui voient en cette décision un aveu d’échec. Dans ce sens, le 28 septembre dernier, le Pentagone admettait des « erreurs de jugement ». Le chef d’état-major de l’armée des Etats-Unis, le général Mark Milley affirme d’ailleurs que « C’est un échec stratégique .L’ennemi est au pouvoir à Kaboul. Il n’y a pas d’autre façon de décrire les choses. ». Il a rappelé que les talibans « étaient et restent une organisation terroriste et ils n’ont toujours pas rompu leurs liens avec Al-Qaïda », le groupe qui a lancé depuis l’Afghanistan les attentats du 11-Septembre à l’origine de la guerre en 2001.
De là, l’on peut affirmer, contrairement aux propos du Président Biden, que ce départ est davantage un échec stratégique, un échec de l’exportation du modèle occidental de démocratie, et un échec de l’exportation de l’ « american way of life » qui semble ainsi rejeté par la majeur partie du peuple afghan dont les garanties en terme de sécurité communautaire semblent davantage portées par les Talibans, de nouveau maîtres de Kaboul.