Les projections de l’ONU pour 2023 suggèrent que si rien n’est fait, la région d’Afrique centrale et de l’Ouest, déjà confrontée à des situations alimentaires et sécuritaires tendues, pourrait enregistrer un nombre record de personnes souffrant de la faim. L’ONU évalue à près de 9 millions, le nombre d’enfants qui pourraient ne plus avoir accès au repas quotidien.
En effet, en dépit des efforts entrepris par les gouvernements de ces pays, l’insécurité alimentaire demeure une menace extrêmement préoccupante pour les populations concernées. Cette menace, couplée à la situation de crise économique que traversent ces états, fait régulièrement l’objet de concertations aux plus hauts sommets. Ce fut encore le cas lors de la 15ème session ordinaire de la conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC tenue à Yaoundé le 17 mars dernier. Cette conférence a, entre autre, permis d’évaluer le niveau de dépendance aux importations en denrées de grande consommation. Des résolutions ont ainsi été prises pour renforcer le tissu économique de cette zone et augmenter significativement la production locale pour les cinq prochaines années afin de permettre une réduction nette du volume d’importation en denrées alimentaires.
Selon un rapport publié par l’ONU le 8 décembre 2022, plus de 35 millions de personnes en Afrique de l’Ouest et Centrale, soit environ 8% de la population évaluée, sont actuellement incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires et nutritionnels de base. Parmi eux, 6,7 millions d’enfants sont dans un état particulièrement alarmant notamment dans des zones en proie aux conflits armés.
En l’absence de mesures adéquates, cette menace pourrait avoir de graves conséquences à très court terme; principalement pour les enfants qui sont déjà en situation d’insécurité alimentaire. Leur nombre pourrait grimper de façon spectaculaire au cours des prochains mois atteignant même le chiffre hypothétique de 9 millions. Cette projection repose sur des études qui permettent d’établir une multitude de facteurs aggravants. On peut, en l’occurrence, relever la persistance de diverses pressions sécuritaires et climatiques qui impactent la région et obligent des millions de personnes à se déplacer sans cesse.
Nonobstant de bonnes perspectives de récolte, l’amélioration des conditions du marché et les estimations de la production céréalière dans ces zones, l’insécurité alimentaire et la malnutrition persistent et se propagent du Sahel aux États côtiers en raison des crises sécuritaires, des chocs climatiques, des prix élevés des denrées alimentaires, de l’impact négatif du COVID-19 sur l’économie et de l’impact du conflit en Ukraine.