Donald Trump a quitté prématurément le sommet du G7 au Canada, quelques heures seulement après son arrivée, invoquant des « événements au Moyen-Orient », selon un communiqué de la Maison-Blanche. Sur sa plateforme socialeTruth, il a déclaré : « l’Iran aurait dû accepter l’accord que je lui avais proposé. Il ne doit en aucun cas posséder l’arme nucléaire. Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement ». Dans ce nouveau contexte de confrontation directe avec Israël, l’Iran apparaît isolé et affaibli. Israël, désormais en position de force dans la région, semble avoir réduit l’influence du Hezbollah au Liban et contribué au recul du régime de Bachar el-Assad en Syrie. Toutefois, certaines sources affirment que l’Iran bénéficierait d’un soutien discret, mais actif, notamment à travers des livraisons d’armes de missiles et de matériel militaire par des avions-cargos russes et chinois. Par ailleurs, le Pakistan aurait mis en place une logistique terrestre pour acheminer des équipements de défense antiaérienne, et aurait transféré 720 missiles à Téhéran.
Un autre acteur régional observe la situation avec attention : l’Arabie saoudite. Si Riyad a dénoncé, le 13 juin dernier, les «agressions flagrantes d’Israël contre un pays frère », en l’occurrence l’Iran, le royaume saoudien continue de manœuvrer prudemment entre son alliance stratégique avec Washington et une opinion publique interne fortement mobilisée contre les violences à Gaza. Bien que l’Iran et l’Arabie saoudite aient officiellement rétabli leurs relations diplomatiques en 2023, leur trajectoire actuelle semble divergente : Téhéran s’enfonce dans la crise, tandis que Riyad renforce sa position régionale. Deuxième producteur mondial de pétrole en 2024 et huitième pour le gaz, l’Arabie saoudite affiche des indicateurs économiques solides : faible inflation, taux de chômage réduit, richesse par habitant élevée et forte attractivité pour les investissements étrangers, notamment dans les secteurs de la high-tech, du tourisme, de la culture et des énergies renouvelables.
Sous l’impulsion du prince héritier Mohammed Ben Salmane (MBS), le royaume s’ouvre progressivement au monde avec la mise en œuvre du plan « Vision2030 », qui comprend de vastes projets comme la ville futuriste de Neom sur les rives de la mer Rouge. Bien que la répression politique demeure sévère, plusieurs avancées sociales notables ont été enregistrées, notamment en faveur des droits des femmes. À l’inverse, l’Iran, bien qu’abondant en pétrole et en gaz, subit les effets néfastes des sanctions occidentales sur ses exportations. Depuis 2018, le pays traverse une profonde crise économique, marquée par une inflation galopante, un appauvrissement de plus de 40% de la population, un chômage massif parmi les jeunes diplômés et une forte émigration. Les violations des droits humains y sont constantes, particulièrement envers les femmes et les opposants politiques. L’assassinat de Mahsa Amini en septembre 2022 a déclenché un vaste mouvement de contestation-Femme-Vie-Liberté– sévèrement réprimé par le régime. Ainsi, bien avant l’escalade militaire avec Israël, l’Iran semblait déjà fragilisé sur les plans économique et sociétal. De son côté, MBS apparaît comme l’allié privilégié de Donald Trump dans la région, tandis que l’Iran peine à s’appuyer sur ses réseaux de milices ou sur l’appui de la Russie, actuellement mobilisée par la guerre en Ukraine.