RDC : N’Djamena et l’appel à une intervention internationale

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Le Tchad se joint aux efforts régionaux pour la paix dans l’Est congolais en appelant à une intervention urgente de l’UA et de l’ONU. Le président tchadien Mahamat Idriss Déby a plaidé samedi pour une intervention internationale urgente en République démocratique du Congo (RDC), dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux. Cette prise de position intervient alors que les dirigeants de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) étaient réunis à Dar es Salaam. Le sommet tanzanien a notamment décidé de fusionner les processus de paix de Luanda et Nairobi pour renforcer les négociations.

Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) connaît un regain de violence depuis 2021, avec une intensité encore redoublée depuis le début de l’année. Depuis 1998, cette guerre aurait fait 6 millions de morts, selon un chiffre souvent évoqué. Ces violences sont étroitement liées à l’exploitation des mines à l’est du Congo, qui regorgent de minerais indispensables pour la transition écologique des pays occidentaux. En effet, Depuis 2021, la province du Nord-Kivu, à l’Est de la RDC, connaît un regain de violences entre les forces gouvernementales et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Et depuis fin 2024, le groupe progresse vers le sud et s’empare des territoires, avec le soutien du Rwanda.

En RDC, le président congolais Félix Tshisekedi veut récupérer les territoires perdus par les rebelles, y compris la plus grande ville de l’Est, Goma, et les empêcher d’en conquérir d’autres. Il accuse le dirigeant rwandais Paul Kagame de soutenir le M23 en lui fournissant des armes et des troupes, accusant Kigali d’envahir le territoire congolais dans le but de piller les richesses minières du pays et d’orchestrer un changement de régime.

L’argument selon lequel le Rwanda soutient l’offensive du M23 est basé sur des preuves présentées dans un rapport de l’ONU et largement accepté par de nombreux gouvernements africains et occidentaux, qui ont exigé que Kagame retire ses forces.

Toutefois, à la grande frustration de Tshisikedi, aucun n’a joint le geste à la parole et n’a répondu aux appels de Kinshasa en faveur de sanctions et d’autres mesures sévères. Tout laisse croire que l’article 4 (b) de l’Acte constitutif de l’UA relatif au « respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance », est devenu un principe loisible, soumis aux contingences des rapports de force internationaux. En attendant, la modification de l’échiquier géopolitique international, le message de la communauté internationale à l’endroit des populations congolaises, semble dès lors clair : SOUFFREZ EN SILENCE !