Au pied des collines verdoyantes du territoire de Kalehe sur la rive ouest du lac Kivu frontalier du Rwanda, un paysage désertique de boue et de pierres a pris possession de tout un quartier. Il y avait là des maisons d’habitation, un marché, deux écoles, un centre de santé, une salle polyvalente, un entrepôt. Il n’en reste rien. Jeudi soir, sous l’effet d’une forte pluie, les rivières Nyamukubi et Chishova ont débordé et tout emporté sur leur passage. En effet, suite à des fortes pluies les 2 et 4 mai à Luzira, Bushushu, Chabondo et Nyamukubi dans le territoire de Kalehe au Sud-Kivu, plusieurs villages ont été submergés, de nombreuses maisons emportées, des champs dévastés, quand des rivières sont sorties de leur lit sous l’effet de pluies diluviennes, faisant plus de 400 morts.

Selon coordination de l’aide humanitaire des Nations unies (OCHA), près de 3.000 familles sans abris à la suite d’inondations et glissements de terrain dans le territoire de Kalehe. La zone touchée par la catastrophe est également une zone qui a accueilli des milliers de personnes déplacées, notamment en provenance du Nord-Kivu.  Selon OCHA, plus de 107.000 personnes déplacées internes sont dans la zone de santé de Kalehe.

Dans l’urgence de l’action, plus de 200 corps (parmi les 400 premières victimes recensées), auraient été emballés dans des sacs ou des draps, puis enterrés dans une ou plusieurs fosses communes. Un traitement jugé scandaleux par les populations congolaises qui exigent « une sépulture digne pour les compatriotes décédés à Kalehe ».

Cette catastrophe naturelle, interpelle les Etats africains, sur leur capacité de prévention desdites catastrophes. De même, elle invite les autorités à mettre sur pied de véritables dispositifs d’alerte, et un protocole sérieux d’évacuation des zones à risque. Il est donc temps que les services de météorologie puissent jouer pleinement leur rôle afin d’épargner les populations africaines de pareils drames.