Avec pour ambition de reprendre les affaires d’Etat et de déstabiliser le pouvoir de transition, les
partisans de l’ancien président soudanais Omar Al-Bachir auraient procédé à une tentative de coup
d’Etat le 21 septembre 2021 à Khartoum. Actuellement sous les geôles, Omar El-Béchir a été
désigné comme principal instigateur de cette tentative de putsch.
En avril 2019, lors d’un soulèvement populaire associant de manière inédite les forces de défense
et de sécurité et la population soudanaises, avec pour cause fondamentale la dégradation de la
situation économique du pays, on assistera au renversement du régime d’Omar El-Béchir
caractérisé par un islamisme radical et la corruption. Dans un contexte d’emprisonnement
d’Omar El-Béchir suite à sa destitution, ses partisans semblent avoir pris la voie du coup d’état
pour reprendre le pouvoir. Une option déjà choisie par El-Béchir lui-même en 1989 pour
renverser le gouvernement du Premier ministre Sadiq al-Mahdi, et de devenir par la suite
Président du Soudan. Bien plus, la tension entre les membres de la transition, qui devrait durer au
moins 39 mois et aboutir à la tenue des élections en 2024, est amplifiée par l’augmentation des
prix et la pénurie des denrées alimentaires, en créant un climat d’instabilité favorisé par les
difficultés économiques du pays.

En trois (03) décennie de pouvoir, il semble évident que certaines unités de l’armée et des
services secrets sont encore fidèles à El-Béchir, tout comme d’anciens membres du Parti du
Congrès national. Et depuis son emprisonnement, plusieurs tentatives de coups d’Etat auraient
été planifiées, sans l’implication directe d’Omar El-Béchir. Dans ce contexte de multiplication des projets anti-démocratiques pour s’emparer du pouvoir, les autorités de transition semblent
hésitantes sur le transfert à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye du président déchu.
Ainsi, les tentatives de coups d’Etat projetées tant par certains acteurs présents dans le
gouvernement de transition que par les islamistes pro-Béchir créent une atmosphère délétère
dans le pays. De cette manière, la tentative de coup d’Etat du 21 septembre 2021 a débouché à
l’arrestation des officiers et des soldats ayant participé au complot.
De plus, ces contre-révolutionnaires seraient conscients de deux (02) faits intimement liés à
savoir :
- Leur faible capacité de nuisance malgré leur grande infiltration dans l’appareil étatique ;
- et l’ingouvernabilité du pays en cas de prise de pouvoir par la force.
Cela malgré les dissensions manifestes entre les membres du gouvernement de transition, malgré
son assise et sa légitimité populaire. Dans le pays, il y a une évanescence de la sécurité humaine,
particulièrement dans les domaines de la santé et de l’éducation. A cet effet, des mesures de
réduction de la dette du pays ont été prises pour relancer l’économie et pour normaliser l’état
pour avoir accès aux financements des partenaires internationaux.

Ces trois (03) pôles triangulaires du gouvernement de transition entretiennent un équilibre fragile
qui tend progressivement vers la rupture depuis début de transition sans véritablement se
manifeste. Dans ces conditions, la tenue des élections libres et transparentes, et le passage du
pouvoir d’un responsable militaire à un civil marquant la fin de la transition semblent de plus en
plus incertains.