L’embargo européen sur le pétrole russe

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Afin d’afficher son unité face à la Russie, l’Union européenne veut montrer sa
volonté à ne plus la financer dans la guerre contre l’Ukraine, en optant pour
un embargo sur l’énergie russe. Une décision dont les pays comme la Hongrie,
la Slovaquie et la République tchèque ne semblent pas prêts à entériner dans
le court ou le moyen court terme. Cela, en faisant valoir le fait qu’ils ne
disposent pas, au regard de leur enclavement territorial, des alternatives
rapides. Ces Etats de l’UE demandent des garanties pour leurs approvisionnements et des meilleurs délais pour adapter leurs besoins énergétiques aux nouvelles contraintes de marché.

Une union et une solidarité apparentes des européens qui se confortent dans
le jeu de concession des autres Etats membres et de recherche des
dénouements significatifs. Au-delà du pétrole, les membres de l’UE élargissent
leurs sanctions envers des oligarques, des personnalités et des banques russes,
en excluant ces dernières du système sécurisé d’échanges interbancaire Swift.
A cela s’ajoutent des sanctions contre des auteurs supposés de crime de
guerre et l’interdiction continue des chaînes de télévision de l’Etat russe.

Dans ce cadre, il y a une partialité de l’embargo sur le pétrole qui porte
uniquement sur les acheminements par la mer, tout en privilégiant
l’approvisionnement par le pipeline russe Droujba, long de 4 000 km, aux pays
tels que la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque. Ainsi, en décembre
2022, les européens comptent réduire de 90% leurs importations
communautaires de pétrole russe, tout en espérant la levée des exceptions
dans les délais les plus courts et le respect de l’interdiction de réexportation du
pétrole russe acheté.

Figure 1 : Pays européens bénéficiant du privilège d’approvisionnement du
pétrole russe. source: CAESS 2022
Figure 2 : Pays radicaux favorables à un embargo européen au gaz russe. Source: CAESS 2022

En outre, la Commission européenne envisage venir en aide à ses Etats membres qui nourrissent l’ambition de sortir de la dépendance énergétique russe, en prônant l’inscription au plan de relance européen de 750 milliards d’euros.