LE RETRAIT DU MALI DU « G5 SAHEL »

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source: africa-press.net

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C’est par le Communiqué n° 30 du 15 mai 2022 que le Gouvernement de
Transition du Mali a annoncé sa décision de se retirer de tous les organes et
instances du « G5 Sahel », une alliance militaire dont le but est de lutter contre
les groupes Jihadistes. Ainsi, par voie de conséquence, ce communiqué
implique le retrait du Conseil National de Transition du Mali, du Comité
Interparlementaire « G5 Sahel » (CIP-G5 Sahel).

Cette décision se justifie entre autres raisons par le refus de transférer la présidence tournante de l’institution au Mali qui pourtant devrait être à la tête de cette institution depuis février dernier ; mais aussi elle traduit la dénonciation des manœuvres visant à isoler le Mali, selon le pouvoir en place. Si par cet acte le Mali semble s’isoler
davantage en se privant des retombées positives de cette alliance militaire, le
retrait du Mali pourrait dans une certaine mesure sonner le glas de cet effort
régional de sécurisation. De ce point de vue, le Gouvernement de Transition
accuse l’organisation d’être « instrumentalisée » par l’« extérieur ». Avec ce
départ, la force régionale est réduite à quatre (04) pays : la Mauritanie, le
Tchad, le Burkina et le Niger. Cette annonce survient après la décision prise
début mai par le gouvernement de transition de mettre fin au traité de
coopération de 2014 avec la France et aux accords de 2013 et 2020 fixant le
cadre juridique de la présence de la force antidjihadiste « Barkhane » et du
regroupement de forces spéciales européennes Takuba.
En effet, le retrait du Mali serait à même de conduire à la disparition du G5
Sahel, anéantissant ainsi les efforts consentis par les Etats membres qui se
verront contraint de recourir de nouveau à des initiatives isolées faces à ces
multinationales du crime que sont les groupes jihadistes qui sévissent dans la
région du Sahel. A défaut, ce retrait du Mali conduirait à une recomposition du
« G5 Sahel » qui cette fois sera appelé à se déployer dans un contexte
caractérisé par une double incertitude qui est celle d’une Libye instable d’une
part et d’autre part un Mali qui deviendrait le nouveau sanctuaire régional des
groupes terroristes présents au Sahel, ceci au cas où les efforts individuels du
Mali ne lui permettraient pas d’endiguer la menace terroriste ambiante. Le
retrait du Mali appelle donc à une redéfinition de la stratégie globale du « G5
Sahel » si d’aventure cette alliance militaire entend demeurer fidèle à son
objectif de sécurisation d’un Sahel de plus en plus insécure.