Les conditions climatiques extrêmes au Pakistan détruisent les récoltes et met en péril la sécurité alimentaire dans le pays. En effet, l’agriculture pakistanaise connait une véritablement tragédie. Au moins d’Août 2022, les pluies torrentielles qui se sont abattues sur les plaines de la région du Sind, ont entièrement détruit les récoltes de la zone. On estime à environ 600 000 hectares de récoltes de coton dévastés avec une grande parcelle sous les eaux. L’ampleur des dégâts donne aujourd’hui accès aux champs uniquement par bateaux.

Cinquième plus grand producteur de coton dans le monde, le Pakistan enregistre une perte importante de son industrie textile. Cette dernière représente près de 10% du PIB du pays. Sa mise en mal par les destructions des champs causées par les inondations est un coup dur pour la relance de l’économie du pays, déjà en crise. Représentant quasiment 5% de l’économie pakistanaise, l’agriculture est pratiquée par plus de 40% de la population. En conséquence, cette situation contraint les autorités d’Islamabad à se tourner vers l’importation du coton et des denrées alimentaires pour atténuer les effets de la catastrophe sur la sécurité alimentaire. Car, même les rizières n’ont pas été épargnées par les inondations. Dans ces conditions, le drainage des eaux dans les villes et les plantations demande entre trois et six mois, ce qui compromet les semis de blé.

En outre, la responsabilité de ce désastre est en partie portée par les grands pollueurs du monde qui investissent davantage dans les énergies fossiles. Emettant moins de 1% des émissions de gaz à effet de serre, le Pakistan compte parmi les pays les plus vulnérables au changement climatique. Suite à ces inondations, le bilan de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), est encore plus évocateur :

• 1,2 million d’hectares endommagés, uniquement dans le Sind ;
• Plus de 700 000 têtes de bétails ont péri à travers le pays.

Plus grave, le bétail ayant survécu aux inondations est exposé aux épidémies avec pour conséquence probable une forte diminution du rendement ou de la production en lait.

Tout compte fait, cette catastrophe montre le risque d’insécurité alimentaire du Pakistan et de ses plus 200 millions d’habitants. A ce propos, le pays connait une hausse des denrées alimentaires telles que les tomates, les oignons et autres, indispensables pour la cuisine locale. Cela a conduit à une inflation ayant atteint 29.5% par rapport à 2021 sur la même période. A cet égard, les autorités ont engagé des importations des denrées alimentaires provenant d’Iran et d’Afghanistan, et possiblement de l’Inde à l’avenir. Pour conclure, quatrième exportateur de riz au monde avec pour principaux clients la Chine et l’Afrique subsaharienne, la crise alimentaire du Pakistan peut aggraver l’insécurité alimentaire mondiale.