Régions
Pays
Domaines
Catégories d'E-production
Le retour à Abidjan, samedi 07 janvier dernier, des 46 militaires ivoiriens détenus au Mali marque la fin d’un bras de fer de six mois entre les autorités des deux pays. Graciés deux jours plus tôt par le président de la transition malienne, Assimi Goïta, ces soldats avaient été condamnés le 30 décembre par la justice malienne à 20 ans de réclusion criminelle pour « crimes d’attentat et de complot contre le gouvernement ». C’est l’épilogue d’une crise diplomatique aux multiples rebondissements. Cette affaire a provoqué de vives tensions entre deux « pays frères » et voisins aux relations déjà compliquées : le Mali avait accusé la Côte d’Ivoire d’avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires auteurs de deux coups d’État, en août 2020 puis en mai 2021, sanctions finalement levées début juillet.
Le président Gnassingbé, qui s’est « réjoui » de la grâce accordée aux soldats, a joué un rôle décisif en vue de leur libération et tant les autorités maliennes qu’ivoiriennes ont tenu à rendre hommage à sa médiation. Ainsi, le Gouvernement de la Transition a renouvelé sa profonde reconnaissance au Président de la République togolaise S.E Faure Gnassingbé, pour ses efforts inlassables et son engagement constant pour le dialogue et la paix dans la région. Cet épisode a donc permis de mettre en scène un expérimenté Faure Gnassingbé et un habile Robert Dussey, respectivement président de la République et ministre des Affaires étrangères du Togo.
En effet, cet épilogue couronne une victoire diplomatique indiscutable pour Lomé. Dans ce dossier, il y a eu un seul interlocuteur reconnu par les deux parties, c’est le Togo, remarque Francis Kpatindé. À l’inverse, ce succès diplomatique du Togo apparaît comme un camouflet pour Umaro Sissoco Embalo, le Président en exercice de la CEDEAO. Dans ce sens, Francis Kpatindé rappelle qu’il ne faut pas oublier que c’est un membre de la Cédéao qui a aidé au règlement du contentieux. Selon ce dernier il s’agit donc d’un revers pour le président en exercice de la CEDEAO.
Cette victoire de la diplomatie togolaise prouve que l’Afrique est capable de trouver des solutions propres à elle, à ses problèmes, malgré que les institutions africaines ou organisations régionales ou sous-régionales sont en perte de vitesse de crédibilité et de confiance devant les peuples africains. L’échec de la communauté internationale dans ce dossier n’est rien d’autre qu’une piqûre de rappel, pour que l’Afrique n’oublie pas que les autres ne trouveront toujours pas la meilleure formule pour ses problèmes.