Dans une allocution télévisée, le président congolais a appelé le jeudi 3 novembre 2022, la jeunesse de son pays à « s’organiser en groupes de vigilance » face au M23 qui, a-t-il réaffirmé, bénéficie de « l’appui du Rwanda ». Selon Félix Tshisekedi, la guerre imposée à la RDC, par le Rwanda exige des sacrifices. D’où son appel à ses compatriotes à « taire [leurs] divergences » pour faire front uni. Il accuse le Rwanda d’avoir des velléités expansionnistes, avec comme intérêt principal l’appropriation des minerais congolais. Pour ce faire, il s’active à déstabiliser l’Est du Congo pour créer une zone de non-droit en vue d’assouvir ses appétits criminels.
Cette crise interétatique née de l’offensive récente du groupe rebelle M23, qui a pris le contrôle de plusieurs localités à l’Est de la RDC, vient saper le processus de sécurisation de cet espace qui est devenu aujourd’hui une « « zone grise » d’insécurité en RDC, dans la mesure où la pacification de l’Est de la RDC repose sur un engagement conjoint et sincère des deux parties. Cependant, avec l’expulsion de l’Ambassadeur Rwandais en RDC, et le rappel du Chargé d’affaire congolais à Kigali, la RDC semble avoir opté pour l’unilatéralisme dans le processus de sécurisation de son territoire. Vivement que la ferveur patriotique qu’appelle de tous ses vœux le président congolais, puisse donner lieu à la consolidation d’une véritable architecture de défense populaire à même de permettre à l’Etat congolais de faire face aux enjeux de sécurisation de son espace territorial.