La prolifération des épidémies à la suite des fortes inondations au Pakistan

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A la suite des fortes inondations, le Pakistan est menacé par une catastrophe sanitaire qui touche particulièrement les femmes et les enfants. En effet, la fièvre, la dengue et le paludisme semblent avoir fait leur nid dans certaines localités inondées du pays. Des épidémies qui tuent par an des centaines de milliers de personnes. Sont les plus exposés aux épidémies, les populations vivant sous les tentes après la destruction de leurs habitats par les inondations.

En Août 2022, la région du Sind au sud du Pakistan avait été durement touchée par des pluies torrentielles. Ces pluies ont non seulement englouti toute la province et les maisons des populations, mais aussi forcé ces dernières à se faire des campements non loin de leurs anciens habitats. Dans cet environnement humide, les épidémies trouvent un terrain favorable en touchant essentiellement les personnes vulnérables.

Depuis juin 2022, on compte près de 1500 individus (environ 280 femmes et 500 enfants) ayant perdu la vie à cause de ces inondations. Et en Août 2022, plus de 15000 cas de paludisme ont été officiellement détectés dans la province du Sind. Depuis lors, les diarrhées et les infections se multiplient chez les vieillards, les femmes et les enfants. Le nombre de nouveau-nés mal nourris est en hausse. Un enfant sur deux souffre d’un retard de croissance. L’organisation mondiale de la santé (OMS) a dressé un funeste tableau comprenant les maladies comme le choléra, les infections respiratoires aiguës ou la typhoïde, susceptibles d’aggraver la mortalité infantile dans le pays.

Pis, les inondations ont détruit ou endommagé plus 1 500 infrastructures de santé. Dans la localité de Khairpur, il est évalué à près de 90 % les centres de santé de proximité hors service ou non opérationnels. Dans ces conditions, la prise en charge des victimes et sinistrés est difficile. De plus, des villages entiers n’ont pas accès aux soins et sont coupés du reste du pays. Le défi humanitaire devient de plus en plus préoccupant. Selon le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), il est estimé à environ 650 000 femmes enceintes se trouvant dans les zones affectées par les inondations, avec près de 73 000 prêtes à donner naissance à leurs enfants dans ces conditions, rien que le compte du mois de septembre 2022. Dans ces zones affectées, les milliers de kits d’accouchement envoyés par l’UNICEF et l’UNFPA restent insuffisants.

Qui plus est, l’activité des organisations humanitaires dans ces zones se fait encore au ralenti. Le déploiement des infrastructures d’urgence reste timide et demande encore de l’innovation. On observe une improvisation des salles de travail montées sur des petites remorques et des bus transformés en cliniques, en complément aux cliniques mobiles largement insuffisantes. D’après l’UNFPA, plus de 3 millions d’enfants ont besoin d’assistance humanitaire d’urgence. Non seulement, ces enfants sont privés d’eau, de toilettes et de nutrition, mais également, ils sont exposés à des risques accrus d’abus.

D’un point de vue psychologique, cette situation peut grandement affecter la santé mentale et l’éducation des enfants. A cet égard, la fermeture de la majorité des écoles ou établissements scolaires détruits ou endommagés par les inondations et leur occupation par des familles déplacées constituent des principaux risques. Pour réduire l’effet négatif de cette situation, l’UNICEF a déployé des centres d’apprentissage temporaires pour les enfants avec des kits récréatifs. Une initiative de l’organisation onusienne qui marque un semblant de retour à la normale pour ces enfants sinistrés et traumatisés par les inondations. Toutefois, cette prise en charge des enfants reste partielle et faiblement inclusive.