Le 20 octobre 2021, après l’expulsion de plusieurs diplomates russes de l’Alliance atlantique, la Russie a suspendu de manière indéfinitive les canaux de communication avec l’organisation, provisoirement jusqu’en début novembre 2021. En effet, cette unième tension entre la Russie et l’Occident s’inscrit dans la continuité de celles ayant trait aux sanctions, aux expulsions croisées de diplomates, aux accusations d’ingérence électorale, d’espionnage et de cyberattaques attribuées à la Russie. Tandis que, de son côté, Moscou reproche à l’OTAN son ambition de s’étendre jusqu’en Ukraine et en Géorgie. De l’autre côté, l’OTAN accuse les diplomates de se livrer à des activités d’espionnage et de soutien aux opérations spéciales menées par la Russie en territoire européen.
Ainsi, avec la tentative d’empoisonnement de l’ancien agent russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni, les échanges informels entre certaines délégations nationales et les représentants russes encore présents au siège de l’OTAN, le gel des réunions OTAN-Russie depuis l’annexion de la Crimée en 2014, les rapports entre l’OTAN et le Russie n’ont cessé d’être tendus, malgré le fait que certains États membres de l’OTAN comme la France et l’Allemagne n’ont jamais cessé de coopérer avec la Russie.
Pour les États-Unis, la Russie et la Chine se seraient liées désormais pour former une menace unique contre les intérêts des américains et de ses alliés en Europe. Menace face à laquelle, il est impératif que l’OTAN poursuive sa riposte en développant davantage sa technologie militaire. Cette attitude ou cette perception américaine montre clairement une césure entre l’époque où la collaboration sécuritaire avec la Russie était indispensable à la création d’un espace commun de paix, de liberté et de sécurité et celle des tensions présentes. Toutefois, en dépit de ces divergences historiquement ancrées, les États-Unis et la Russie collaborent sur les questions sécuritaires d’intérêts mondiales comme la question afghane, le nucléaire iranien ou la lutte contre le terrorisme et la drogue. Ces questions sont généralement abordées lors des rencontres entre les plus hauts responsables militaires américains et russes.