Depuis l’annonce des négociations entre le pouvoir de transition malien et le groupe militaire russe Wagner, pour une potentielle intervention de ce dernier sur le territoire malien, des mises en garde à l’encontre du pouvoir de Bamako ne cessent de se multiplier. Cependant, alors que la CEDEAO, l’UE et de nombreux autres partenaires du Mali s’opposent à l’arrivée des russes, l’Algérie dont les relations sont tendues depuis quelques temps avec la France, semble plutôt favorable à une potentielle intervention du groupe russe.
En effet, le retrait des forces armées françaises engagées dans l’opération Barkhane et l’intervention des forces des États africains regroupées au sein du G5 Sahel, ont plongé la région sahélienne dans une grande incertitude au plan sécuritaire. Or, géographiquement proche, l’Algérie considère le Mali, surtout le nord du pays, comme son arrière-cour. Ainsi, elle ne voit pas d’un mauvais œil l’intervention des troupes russes dont le professionnalisme serait un atout pour la sécurisation de cet espace.
Au delà, l’on ne saurait ne pas prendre en compte les enjeux diplomatiques qui se trament derrière une telle position algérienne, qui profite ainsi du malaise français en Afrique pour davantage fragiliser l’ex puissance colonisatrice dans un contexte de vives tensions entre les deux pays. Le Mali se trouve dès lors au centre d’importantes géopolitiques dont l’issue serait déterminante pour la répartition du rapport de force futur dans le sahel.
