Quand l’épervier veut s’en prendre à l’aigle ou comment la CPI ne tient pas le rapport de force face à la
CIA. En effet, la Cour Pénale Internationale, dont la raison officielle est celle « des ressources limitées », a
abandonné les poursuites contre les Etats-Unis sur les prisons secrètes de la CIA, dans un contexte où elle
relance son enquête sur les crimes contre l’humanité commis en Afghanistan, en ciblant désormais
uniquement les talibans et l’organisation Etat islamique au Khorassan (EIK), la branche afghane de
l’internationale djihadiste. Un abandon d’enquête qui coïncide avec la mutation récente de l’environnement politique en Afghanistan et le changement de régime dans le pays. De cette manière, l’enquête sur les prisons secrètes de la CIA change de trajectoire en s’orientant vers les accusations portant sur les attaques aveugles contre des civils, d’exécutions extrajudiciaires ciblées, de persécutions à l’égard des femmes et jeunes filles, de crimes commis contre les enfants ainsi que d’autres touchant la population civile dans son ensemble, qu’aurait commis l’organisation Etat islamique au Khorassan (EIK).
Entre 2003 et 2004, les américains avaient construit des prisons à la base de Bagram où étaient détenus des prisonniers liés à Al-Qaida et à l’EI, qui auraient subi des actes de torture, de viols et de violences sexuelles.
Ailleurs, la CIA avait construit des prisons secrètes notamment celles installées au début des années 2000
en Pologne, en Roumanie et en Lituanie.

aux talibans en Afghanistan depuis 2003 par les forces américaines
Bien que n’ayant pas ratifié le statut de Rome fondant la CPI, les Etats-Unis ont tout même manifesté leur
satisfaction avec l’abandon des enquêtes sur les prisons secrètes de la CIA par la CPI, et ont toujours été réticents à l’intervention de cette Cour dans leurs affaires. De Barack Obama à Joe Biden, les administrations américaines ont eu des approches différentes pour dissuader la CPI à mener une quelconque enquête sur ces prisons secrètes.

secrètes de la CIA dans le conflit afghan
En conclusion, on assiste à l’amorce d’une justice deux poids deux mesures où les victimes, malgré à la
justice universelle notamment la Cour européenne des droits de l’homme et la Cour interaméricaine, ne trouvent pas de réponses au regard non seulement de la complexité politique, sécuritaire et géopolitique du programme de torture des Etats-Unis, mais également de la représentation internationale des activités terroristes comme crimes de guerre et com