Mis en minorité au sein du Conseil italien, Giuseppe Conte va se voir contraint de démissionner de son poste de premier ministre d’Italie avec son gouvernement. Dans un contexte où l’épidémie du Coronavirus a déjà fait plus 80 000 morts, le 66e gouvernement de l’histoire politique de l’Italie contemporaine va cesser d’exercer le pouvoir. Une situation qui a mis le président Sergio Mattarella dos mur, en le contraignant à mettre en place un nouveau gouvernement assis sur une majorité conséquente dans des délais courts. A ce sujet, il mènera des consultations à la chambre des représentants et au Senat pour pallier rapidement à ce vide exécutif au sommet de l’Etat dans un contexte de crise politique et sanitaire. En effet, les résultats du vote de confiance du 19 janvier 2021 et la défection de plusieurs alliés politiques et gouvernementaux mettant Giuseppe Conte dans une minorité relative ont précipité sa démission et celui de son gouvernement, en sonnant le glas de ses fonctions exécutives.
En réalité, à défaut de perdre totalement le pouvoir exécutif, Giuseppe Conte va opter pour un nouveau gouvernement sous son contrôle politique. Bien que cette démission du gouvernement italien semble être un soulagement dans un contexte de crise politique et sanitaire, il demeure cependant que Giuseppe Conte est un homme politique toujours populaire et que la classe politique italien est divisée sur le fait de lui faire perdre les pleins pouvoirs, mais privilégie plutôt la stabilité institutionnelle du pays.
Bien plus, cette démission du gouvernement intervient dans un contexte politique caractérisé par les défections et la création des formations politiques rivales par des anciens alliés. Ainsi, on a assisté à une rupture interne du Parti démocrate (centre gauche), ayant conduit à la démission de l’ex-président du Conseil Matteo Renzi et à la création de son parti Italia Viva ; l’amollissement du Mouvement 5 étoiles, qui malgré sa posture dominante au Parlement perd progressivement sa capacité d’influence politique ; et la perte d’influence de Matteo Salvini.
Pour l’heure, la crise politique en Italie trouve sa principale source dans la gestion jugée opaque des 209 milliards d’euros du plan de relance européen par de nombreux hommes politiques de la majorité. Face à cette situation, certains hommes politiques comme Matteo Renzi ont cherché à cristalliser les tensions autour de cette gestion afin de gagner en popularité pour renforcer leur position politico-institutionnelle. Dès lors, la seule carte politique qui reste à Giuseppe Conte, après le retrait des parlementaires du parti Italia Viva de Matteo Renzi, est de rallier les sceptiques pour compenser sa majorité relative autour d’une grande coalition politique regroupant des parlementaires de la droite modérée, particulièrement ceux du parti Forza Italia de Silvio Berlusconi.